Aussi insolite que cela puisse paraître, l’homme a, de tout temps, fait usage de substances psychotropes. Pourtant, son rapport avec la drogue a connu bien des changements à travers les âges. Ce billet retrace toute l’histoire de la drogue, de l’antiquité à nos jours.

La drogue, de l’antiquité au XIXe siècle

L’on situe l’époque de la culture du pavé d’opium en Mésopotamie à 4000 ans avant l’ère chrétienne. Quant à l’utilisation de la feuille de coca, elle remonte à l’an 2100 av. J.-C et 2500 av. J.-C, respectivement en Équateur et au Pérou. Les historiens s’accordent cependant sur le fait que la référence la plus ancienne de l’utilisation de substances est à attribuer à la Chine antique où l’usage de ces substances est constaté vers l’an 2700 av. J-C.

La propagation des plantes alcaloïdes est l’un des facteurs ayant déterminé les hommes à s’adonner à leur utilisation, devenue très courante au cours des migrations. Le mécanisme des échanges a en effet permis l’extension des plantes psychoactives aux régions qui n’en étaient pas dotées.

Il faut attendre le XVIIe pour avoir des propositions de définitions à ces substances qui influent considérablement sur le système nerveux et qui sont susceptibles de motiver certains comportements anormaux. Pendant ce siècle, c’est l’économiste Jean-Baptiste de Montyon qui va désigner la plante psychoactive de « substance vicieuse » et proposer que les comportements qui en découlent de sa consommation soient taxés. Au XIXe siècle, il est épaulé dans ses réflexions par Thomas Larchevêque pour qui les substances psychoactives ne sont que « des excitants pernicieux du système nerveux », une catégorie de biens dont ressort la drogue.

La drogue du XIX au XXIe siècle

Jusqu’ici peu tumultueuse, toute l’histoire de la drogue, va connaître des changements brusques à partir du XIXe siècle avec les progrès réalisés dans son mode de diffusion, ses origines géographiques et sa consommation. Les principales causes étant l’internationalisation des échanges et la montée de la civilisation industrielle.

Les efforts de régulation internationale du commerce et de la consommation des drogues, entrepris au tournant XIX-XXe siècle, ont débouché sur une distinction formelle entre d’une part, les drogues « licites », encore appelées médicaments et qui sont contrôlées par l’État et d’autre part, les drogues « illicites », désignées sous le terme juridique « stupéfiant ». Selon l’usage qui en est fait, un composé chimique peut être un médicament ou un stupéfiant.

Le système de contrôle mis en place au XXIe siècle a permis la création de deux marchés transnationaux, ayant chacun un fonctionnement propre et des acteurs chargés de sa régulation. Pour les médicaments, ce sont les médecins conventionnels et l’industrie pharmaceutique qui sont garants du contrôle. Quant aux stupéfiants, la police, les tribunaux et la douane portent la charge de la répression du trafic et de la consommation des substances psychoactives illicites. Entre les deux, il existe des substances pouvant entraîner des dépendances mais qui sont tolérées, voire même commercialisées ou régulées par les Etats qui en tirent des bénéfices substantielles (alcool, tabac).